Comment je quoi, au fait ?
Comment je regarde le temps passer sans rien faire ?
A me demander comment est mon verre, et si je peux pas le vider ou le remplir une bonne fois pour toute, histoire de plus me prendre la tête ?
Penser rien qu'au futur ou au passé, mais putain il est passé où le carpe diem ??
Et quand Fred m'écrit des choses comme "si les gens ne veulent pas te voir telle que tu es eh bien tant pis pour eux, je c ke tu es une personne avec de vraies qualités, pt etre ke les autres ne sont pas assez dignes pour ke tu leur ouvres ta porte, mais je suis sur ke tu deviendras une tres belle femme dans tous les sens du terme". Alors je souris d'un air de vague pleine d'algues et je pense que...
Que rien.
Je ne pense rien.
Je n'ai pas envie de devenir, je veux être.
Peut-être que dans 150 ans, on s'en souviendra pas et qu'on n'y pensera même plus, à ceux qu'on a aimés, à ceux qu'on a perdus, et ceux qu'on a manqués aussi, mais pour la rime ça devait pas aller.
Comment je regarde en arrière et je murmure 'Oh merde'.
Merde double facette.
D'un côté les couleurs éclatantes. Bonheur tout simple, la chaleur humaine qu'on trouve de temps en temps. Les sourires, les satisfactions, et les rencontres.
Mais je le sais, ça, que le bonheur se raconte difficilement et que... Qu'on n'en a jamais assez alors forcément. Forcément, on pense à l'autre côté.
L'autre, gris, ce que je n'ai pas eu, ce que je n'ai pas fait, ce que j'ai raté, ceux que j'ai perdus. Les mauvais passages, les hurlements retenus et la rage qui n'a pas la place de circuler dans mon sang. Ca fourmille. Mes jambes fléchissent et mes mains tremblent.
Pas de place pour tout ça. J'ai la tête trop pleine de vide. Pas de place pour ça, non, pas la moindre. Peut-être, pas de place pour deux, réalité ou pas. Va falloir choisir, mais y a quoi dans ma réalité, hein ?
Je pourrais dire "Oh, je m'accroche à mes cours, à mes amis, à ma famille. Puis y a Céline, aussi". Et après ? C'est vrai, même. Mais restent les mots. Rien de réel en eux. Et Céline, je ne sais pas si ça a été un succès après tout. Même si maintenant, on sait qu'elle comprend et le reste. Même si je suis arrivée tard.
Et ouais.
De l'autre côté, chimères inutiles et mots (maux) éphémères, je fais vivre les gens dans ma tête. Il me dira ceci et elle fera cela. Alors j'aurais cette réaction sublime, la réplique qui tue, le sourire charmeur, le regard qui fait tomber.
Ce qu'il faut, c'est que quelqu'un me tire de là.
J'ai laissé la porte entrouverte. Oh ! Regardez, venez voir ! La porte est entrouverte et je veux bien que vous entriez !
Bon, honnêtement, ça me fout la trouille, mais j'en ai besoin. Je peux (vais) me surpasser, s'il le faut.
La porte est entrouverte, entrez, venez.
Je suis prête à partager, à donner des mots, j'offre ma tendresse à celui qui voudra bien la prendre. Je poserai des baisers sur sa peau, je glissera mes doigts entre les siens, et je poserai ma tête sur son épaule.
Je l'apprendrai par coeur, pour l'aimer comme il faut. Je promets, je n'idéaliserai pas, j'en suis capable, malgré ce qu'on pourrait croire. Et puis, et puis je murmurerai de jolis mots, j'inventerai de belles histoires pour les soirées en tête-à-tête, de belles histoires que je raconterai à voix basse.
De belles histoires pas pour rêver la vie, comme maintenant.
Comme disait l'autre, vis ton rêve au lieu de rêver ta vie.
Non, de belles histoires pour le plaisir des belles histoires.
Oh, but ultime et plaisir divin.
Les histoires pour elles seules et non pas pour les vivre.
Reste qu'à en trouver une, une vraie, une qu'on peut vivre. Pas de Greg, pas de tout ça, non. Un vrai machin. Que je pourrai raconter en vrai de vrai de vrai !
Ca existe ?