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Je l'aimais
--> Confidence au stylo bic (noir)

Ça faisait un moment que je sentais le fossé entre nous. Pourtant, j’avais l’impression de faire des efforts, mais il paraît qu’elle se sentait monstrueuse. Moi, je me sentais conne.

Je crois qu’en fait, elle n’a jamais trop compris tout ce qui n’allait pas chez moi, qu’elle ne conçoit pas ma peur de m’ouvrir et cette certitude que j’ai que si je me laisse trop aller, ça n’ira plus. Et qu’elle ne voulait pas l’accepter.

Pour elle, pas de jours de pluie, pas de gris. Peut-être que j’exagère. Mais il y avait aussi ces évolutions totalement opposées qu’on suivait toutes les deux. Elle se complaisait dans son laxisme, et je m’en foutisme à outrance. Tu sais, de ces gens qui se moquent des idéaux, qui ne respectent que leurs propres idées et leurs propres passions. Je me sentais idiote quand je tenais à certaines choses qui ne suscitaient que son mépris. Elle crachait sur les maths, sur les rêves, sur la solidarité, sur l’envie de mieux…

[Evidemment, je ne parle que du mauvais…]

Et il y avait Fanny. Ego démesuré et « sensibilité à fleur de peau ». Elle prenait tout ce que je disais de travers, d’après ce que j’ai compris. D’après elle, tout ce que je disais n’avait pour but que de rabaisser les autres et de montrer comme je suis supérieure. Elle m’a reproché de ne pas assez parler de moi mais de toujours tout ramener à moi, ce que je n’ai pas très bien compris. Je me suis rendue compte trop tard que je n’aurais jamais dû en parler avec elle.

Elle n’a rien compris à rien. Elle était, par exemple, persuadée que j’étais sincère, pas ironique, quand je disais des bêtises comme « les L, quels glandeurs ! » ou « les maths sont la seule chose valable », ce qui prouve à quel point elle ne comprenait rien.

Je suis intimement persuadée qu’elle a foutu la bérézina dans la tête de Célia, lui a dit du mal de moi, a tourné les choses comme il faut, a insisté à chaque fois que quelque chose clochait.

(Comment peut-on se prétendre ami quand on ne se confie pas et quand on se défend à coup de méchanceté ? Hem…)

La méchanceté, ça a été le grand argument. Je suis MECHANTE ! (Franche, je préfère, mais c’est vrai, hein, je suis méchante)

Me demander d’avouer mes peurs et mes faiblesses, c’est comme me demander de sauter par la fenêtre. Comment je peux avouer à d’autres, des choses que je ne m’avoue pas à moi-même ?

Les changements de la rentrée plus la fatigue et le stress de la reprise des cours me rendaient de plus en plus nerveuse et agressive.

J’essayais de lui parler, à Célia, de parler de mes cours, qu’elle me parle des siens (je suis même allée avec elle en cours d’espagnol…), j’ai voulu partager les chamboulement que les interviews de M. L. et M. M. ont fait dans ma tête : j’aurais parlé de mes chaussettes, elle aurait fait plus attention.

Puis j’ai voulu lui parler de la lettre pour M. L., et elle n’a pas réagi, mais c’était tellement important pour moi ! Tu n’imagines pas le travail d’introspection que ça a été (maintenant, je souris quand j’y repense, je n’ai probablement pas dit les choses comme il fallait et je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il en a pensé) (pardon pour cette digression).

Puis (là, on est en décembre, vers le début) ma grand-mère (la maman de mon Papa, que j’ai à peine connue) est décédée. J’ai été bouleversée par le vide que j’ai éprouvé : cette énorme absence de sentiments et j’avais tellement peur que mon père ait mal. (Je garde le souvenir de ces deux semaines de début mai, il y a presque 3 ans, quand Papi (le papa de Maman) est parti, des larmes de Maman dans mon cou et de moi qui n’arrivais à rien d’autre que regarder dans le vide).

Je voulais lui en parler, de ça aussi, et pas de réaction.

Je me souviens d’un matin, dans le métro, où je tremblait de sentir ce vide entre nous deux. Je me suis retenue jusqu’à ce que mon père sorte du métro et j’ai fondu en larmes.

Ça ne m’était pas arrivé depuis… Depuis l’accumulation dispute avec Fred + décès Papi (mais avec Fred, ça s’arrangeait…)

J’ai décidé de la provoquer. Je disais des choses méchantes mais qui montraient bine que ça allait pas (parce que je pouvait pas dire que ça allait pas).

Elle a prit ça pour de la violence gratuite.

Il y a eu un échange de textos tumultueux. Je marchais droit devant, les dents serrées, et Cali chantait très fort dans mes oreilles.

Je n’ai pas réussi à dire ce que je voulais, elle a tout prit pour elle, dans mon égoïsme, je lui reprochais tout, d’après elle.

Pour moi, ça restait en suspens, et d’ici quelques jours, je me serais débrouillée pour arranger ou m’expliquer. Mais on m’en a pas laissé le temps.

Le soir même, ou le lendemain, j’ai reçu un message de Fanny disant « J’ai appris que tu t’étais disputée avec Célia, si tu veux, j’annule ta participation au cadeau ».


S’en est suivie une conversation désagréable avec Fanny, qui a tout rapporté à Célia qui… N’a pas apprécié.

J’étais tombée au fond du gouffre, impossible de garder la situation en main. J’ai dit n’importe quoi dans l’échange de mails affreux qu’on a eu (je les ai tous effacés). J’ai passé les deux ou trois pires semaines de ma vie. A pleurer pour un rien, trembler, n’avoir envie de rien ou de hurler. Fallait que j’en parle un peu, j’en ai parlé à Alex, à mes parents, un peu à d’autres : Anne-Marie, des connaissances à qui je devais expliquer pourquoi je ne pouvais pas donner de nouvelles… (mais jamais autant que là)

Puis je suis allée voir M. E., à qui on avait demandé de l’aide pour garder  notre niveau d’allemand, pour lui dire de laisser tomber. J’en ai parlé un peu avec lui, j’avais peur d’éclater en sanglots mais ça a été. On a discuté d’autre chose, et je suis sortie souriant comme je ne l’avais pas été depuis longtemps.

J’ai décidé de ne pas pourrir ma vie à cause d’elles, tu connais la suite.

Fanny a joué un gros rôle dans cette histoire, elle venait régulièrement me relancer et j’étais paniquée à l’idée de la voir ou de lui parler, mais je ne voulais pas fuir.

Ça a probablement aggravé les choses, vu qu’elle ne comprenait rien, je m’énervais, elle en remettait une couche… Comble de l’ironie, Célia prétendait ne vouloir mêler personne à tout ça alors qu’elle l’appelait après chaque mail, et je ne doute pas que Fanny ne prenait pas ma défense…

Je ne me pose absolument pas en victime, je sais que je n’ai pas réagi comme il fallait, que j’ai été affreusement conne et que je suis responsable de quasiment tout.

Je regrette que ça se soit passé comme ça et je suis horriblement frustrée qu’il n’y ait pas eu la moindre altercation. Restant égoïste et méchante, j’espère qu’elle regrette aussi et se rendra compte de l’infinie médiocrité de Fanny (je ne garde pas de rancœur envers elle, ni Audrey, mais Fanny, je pourrais la tuer).

Je n’ai plus de sentiment de manque, et lorsque je l’ai croisée par hasard, deux fois, je n’ai rien éprouvé d’autre qu’un vague sentiment désagréable et une légère peur qu’elle m’adresse la parole (j’étais avec Alex…).

Quand j’ai croisé Fanny, la première fois (j’étais encore avec Alex), j’ai paniqué parce que je la sais très capable devenir me demander « comment va la vie ? » et c’était pas le jour. J’ai pris Alex par le bras et on est parties à toute vitesse. Ensuite, j’ai gardé mon calme et même rien ressenti du tout.

Alex m’a un peu obligée à faire face à ce que je pensais, ça m’a fait du bien.

Pour être tout à fait honnête, je crois que je n’ai pas tout à fait terminé mon deuil, mais la distance que je réussis à prendre grandit de jour en jour, d’autant qu’il y a les autres.

Il y a Alex, Anne-Marie, Céline, mon quotidien confortable, la famille, toi, Sib, Typhaine, Anne, Salomé… Mes livres, mes maths, mes mots…

Voilà, je crois que j’ai terminé.

Ah non. Audrey. Bah Audrey, je sais pas. « On » [On est un con disait mon Papi] lui a dit des choses, elle a rejoint leur camps sans me donner la moindre chance.

Etrange de raconter tout ça maintenant.

De dire les choses directement, sans chercher à me cacher.

Patatra et plouf.

C’est plein de fautes de français, de fautes de style, j’étais dans mon canapé, avec de la musique qui chatouille dans le cou, et je laissais parler mes sentiments. Merde alors.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecrit par Lächeln, le Mercredi 13 Avril 2005, 22:17 dans la rubrique flottante.