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A sentir le monde venir, à se regarder devenir

C'était bien bien bien.
Retrouver, écouter, parler, rire.
Mon Fred.

D'abord, son retard prévisible.
Et ce que j'aime quand j'attends les gens [étant régulièrement en avance, c'est une chose que je fais remarquablement souvent], c'est regarder ceux qui arrivent, n'en voir qu'un morceau, un pied ou une manche et me demander si ça peut être la personne que j'attends.
Me dire "Tiens ?" et puis me retenir de rire bêtement en me rendant compte que c'est un vieux monsieur ou une fille.
Alors appuyée contre mon poteau bleu, je regardais tantôt mes pieds et mes chevilles, je laissais mes pensées vagabonder sagement, je guettais et j'obserbais les gens.
Même là, j'étais bien.

Puis pas de grands cris de retrouvailles, des sourires, de légers silences, faire partir les conversations.
Déjeuner ensemble, parler de musique, m'entendre dire que j'ai embelli, de ses cours de chant, de mes cours de maths, évoquer quelques souvenirs.

Et puis les choses sérieuses commencent, assis dans l'herbe entre ombre et soleil.
D'abord, je lui fais lire ce que j'ai mis ici juste hier, il me pose quelques questions, des éclaircissements concernant M.M., M.L., je lui en parle, je déballe tout. Et je tente, tant bien que mal, de lui expliquer ce qui s'est passé dans ma tête à ce moment là, la réaction violente aux quelques mots de M.L. que je n'avais pas attendus, des 3/4 d'heure de pur bonheur à écouter M.M. me parler de son métier, puis la relativisation, les réflexions à propos de M.L. et de tout le reste. De la lettre, de ses remerciements et son sourire.
Et il comprenait. Il comprenait ce que j'avais trop attendu de M.L., ce que j'avais ressenti, le besoin de la lettre, et tout le reste.

Et puis de Fanny et Célia, on a parlé aussi.
Beaucoup.

Et c'était bien, agréable, un grand soulagement, de l'entendre me dire en toute franchise ce qu'il pensait (lui qui a été presque aussi proche de Célia que moi pendant quelques temps), et savoir qu'il pensait comme moi, et tout le mal qu'il a dit de Fanny.

Insignifiante, il la trouve insignifiante.
Les gens sensibles, a-t-il dit, n'étalent pas leur sensibilité et leurs souffrances, ceux qui font ça veulent surtout attirer l'attention.
Et moi, je n'y avais même pas pensé.
Elle était jalouse, d'après lui.
Mais de quoi ?
Elle m'en avait voulu d'être attiré par Seb dont elle se disait folle amoureuse. Et alors ? Ca n'a jamais été récproque, alors hein.
Si ça lui a fait plaisir de me prendre Célia, tant mieux pour elle. C'est sympa, les amis qui souffrent et ont toujours besoin de nous.

Il n'est pas surpris. Il comprend que ça m'ait fait de la peine, mais il n'en est absolument pas surpris. Tiens donc ?

Puis son tour de confidences.
Ses changements.
Ses souffrances.
Le dégoût que lui inspire sa famille.
La révolte qui explose en lui.
Ses envies et ses rêves.
Le chant et ses ambitions.

C'était bien de l'écouter parler, d'acquiescer, de le rassurer quand il avait peur de me choquer, et de répondre en pesant mes mots.

Oui, il a changé. Mais pas tant que ça en fait.
Il est différent, mais pareil.
Oh, je n'ai raté qu'un an...

Et puis les discussions plus légères, les nouvelles des autres, des plaisanteries légères et juste le plaisir de se retrouver.
C'était bien, on recommencera.
Mais je l'ai même pas perdu !


Et demain. Sibou.

Ecrit par Lächeln, le Jeudi 14 Avril 2005, 19:06 dans la rubrique flottante.