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Paraît que la blanche colombe a 300 tonnes de plomb dans l'aile

Elle doit avoir mal, la pauvre colombe.

Et moi, comme dans la chanson de Lulu, j'ai les ailes qui gigotent l'air de rien.
Je me demande bien où elles m'emmèneraient si elles avaient un air de quelque chose. Un air de famille, un air de musique, un air de déjà-vu, un air au goût d'hiver ou un air piquant de printemps. Un air chargé de pluie, et de l'odeur de la terre mouillée. Un air parfumé, un air qui revient. Un air bête, un air redondant, ou un air d'être belle.
Mais ce serait drôlement coule.
Et je me promènerais.

J'aimerais bien me promener sans la moindre contrainte. Physique, matérielle, sentimentale ou intellectuelle
J'aimerais répondre sans la moindre hésitation "Oh, je viendrai avec plaisir, tu veux que j'arrive quand ?" à son mail, plutôt qu'envisager de travailler avec mes proba ou ma formule de Stokes et ses amies intégrales multiples [encore, qu'elles elles sont marrantes] et de penser qu'il faudrait que je... Et que je... Mais aussi, je...
Oui, j'voudrais partir.

Et youpla, zut, j'ai oublié.
Oublié comment ? Quoi ?
Pardon ?
Et j'oublierais, je recommencerais du début. De quand j'étais petite, et je m'arrangerais pour ne pas perdre l'enfance en route et ne pas me retrouver à 18 ans à vouloir en (re)trouver des lambeaux. A 18 ans, à chercher de la légèreté n'importe où ou bien partout. A reagrder comment je fais une drôle de cuisine au dedans, de considérations trop vieilles et de considérations trop jeunes.
Haan, mais j'suis encore en décalage.

Marrant, ça.

Aux (mé)dires de ma très chère mère, j'ai un abord très désagréable, méchant. J'ai l'air méchante.
Oui, bon, c'est un mot dont je ne me débarasse pas. Tant pis, hein.
Et pourtant.
Y a eu un monsieur qui m'a demandé de lui composer un numéro sur son portable parce qu'il n'y voyait pas assez pour le faire, une petite fille qui m'a fait coucou depuis sa fenêtre de voiture. Aujourd'hui.

Et c'est dingue. Comme ça me fait du bien. Comme je me mets trop facilement à sourire bêtement. Comme ma tête se mélange de joies toutes bêtes et d'envies luxurieuses.
Ma tête est luxuriante, une jungle luxuriante.
J'aime bien cette idée là.

Ecrit par Lächeln, le Lundi 18 Avril 2005, 22:07 dans la rubrique flottante.